Un vendredi 13 à Narbonne …

Publié le par comités 11

La mésaventure d’un habitant de Bize-Minervois, Professeur des Ecoles à la retraite :

EN CELLULE POUR UN EMBALLAGE PLASTIQUE

Vendredi 13, le matin, onze heures, je fais mes courses dans une grande surface de Narbonne, Géant Casino, route de Perpignan.

Je dois acheter un carnet et un stylo.
Je regarde les carnets, certains sont sous “blister” (*emballage plastique léger).

Deux sont ouverts. Je sors un carnet et le regarde. J’en prends un et remets l’autre en place. Je passe à la caisse, je paye mon carnet et mon stylo : 2,25 euros.

La caisse à peine franchie, un vigile me tombe dessus et me demande de le suivre. Ce que je fais sans opposer de résistance.

Il me reproche d’avoir ouvert l’emballage en plastique du carnet. Je lui réponds qu’il était déjà ouvert. Le responsable du magasin appelle la Police Nationale de Narbonne.

La police arrive, deux hommes et une femme. La femme me parle avec une violence incroyable.

Ils me conduisent, me portent presque jusqu’à la voiture, alors que je n’oppose aucune résistance.

Dans ces cas-là, vous croisez évidemment toutes sortes de gens que vous connaissez  …

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La voiture traverse Narbonne toutes sirènes hurlantes. Il est midi, tout le long du parcours, les voitures se garent en catastrophe.

Je n’ai jamais traversé si vite Narbonne à une heure de pointe …

On me sort de la voiture et on me colle sur un banc en fer crasseux, sans autorisation de me lever. On me parle toujours avec une extrême violence.

Sauf un policier qui me donnera un verre d’eau et deux biscuits secs en guise de repas.
Personne ne daigne me dire quand je serai auditionné …

Trois heures depuis le début de l’affaire, on m’auditionne enfin.

Le ton est extrêmement dur, on me traite comme un bandit de grand chemin.

J’ai du mal à obtenir que mes propos soient correctement retranscrits, on ne veut retranscrire que la partie de mes phrases qui pourrait me desservir.

L’OPJ qui m’interroge se lève brutalement, se poste devant moi et esquisse des moulinets en mimant un tabassage et en gémissant “ Ne me frappez pas! Ne me frappez pas !!!”.

On finit par remplir le rapport. Pour un emballage en plastique banal ça fait quatre heures que je suis là.

Croyez vous que je vais sortir ?

Non, ce serait trop beau. L’OPJ me dit que je n’en ai pas fini …

Et il me conduit en cellule !!! Un mètre de large à peine, un w.c.

J’hésite entre le désespoir et la crise de nerf. Je crois qu’on attend que je craque … Mais bon Kafka …

Finalement, on me sort de ma cellule et on me conduit devant un responsable presque aimable qui me fait comprendre :

- Qu’à partir du moment ou je suis ici, il n’existe (par définition?) aucun doute sur ma culpabilité (laquelle? avoir ouvert un “blister” …)
- Qu’il a la possibilité de me garder 24 h en garde à vue (et même 24 h de plus …!).
- Qu’ouvrir un “blister” est une dégradation au même titre que les autres dégradations …

J’imagine quoi … voiture brûlée ?

Finalement, on me laisse sortir en me faisant comprendre que je ne mesure pas ma chance !

Evidement, ma voiture est à l’autre bout de la ville, il pleut à verse, je dois rentrer à pied.

Gyrophare à l’aller, 8 mn à peine …

Et au retour, une heure de marche sous la pluie, au bord de la Nationale et les camions qui m’aspergent.

Seize heure, je retrouve ma voiture. Et en prime, les produits congelés achetés le matins sont bons à jeter.

Et cette impression d’humiliation et d’injustice si grande et le sentiment que personne ne pourra croire ça …

Et qu’ils n’ont aucune conscience de la façon dont ils traitent les gens …


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Publié dans Actualités Audoises

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J
Cette situation est très grave. Il est impossible de garder tout cela sous silence car cette interpellation musclée est révélatrice de l'état d'esprit actuel dans lequel travaillent certaines parties des forces de l'ordre. <br /> Chiffre à l'appui, la Police Nationale aura constaté grâce à cela 1 délit et l'aura résolu... De quoi faire monter sensiblement les chiffres de la délinquance... Au détriment des libertés publiques et du respect de la personne humaine. <br /> Ne conviendrait-il pas de communiquer sur cette situation ? Mais c'est difficile de le faire en gardant l'anonymat. A vous de voir !
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