Ségolène : Le métissage est une chance pour la France

Publié le par comités 11

Ségolène Royal a profité de son déplacement à la Martinique et de sa rencontre avec le poète Aimé Césaire pour aborder le thème du colonialisme. Sous la halle qui abrite le marché de Fort-de-France, devant 400 personnes, Ségolène Royal a rappelé qu’en 1978, à sa sortie de l’Ena, elle avait fait un stage à la préfecture de Fort-de-France, où elle avait demandé à rencontrer Aimé Césaire.

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Cette visite me fut interdite. Ce fut un choc pour moi. Aimé Césaire, ce lutteur qui tenait tête au pouvoir conservateur était infréquentable pour l’Etat français et la droite de l’époque. Mais a-t-elle vraiment changé, car cette demande de rendez-vous a du être inscrite sur ma fiche des Renseignements généraux“, a-t-elle ajouté avec ironie.

J’ai mieux compris ce jour-là, et je ne l’oublierai pas, ce qu’était le pouvoir néo-colonial. Je salue Aimé Cesaire et tous les militants qui ont continué à parler malgré les baillons. Il a fallu attendre François Mitterrand et 1981 pour que la liberté d’expression de ces militants soit rétablie sur les ondes. J’ai continué à nourrir ma révolte de ces mots incandescents. Le discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire devrait être appris dans toutes les écoles de France“.

Ségolène Royal a rappelé son opposition à “l’exécrable loi votée par la droite sur les soi-disants bienfaits de la colonisation. Cette lecture révisionniste de l’histoire était inacceptable. Le colonialisme, c’est un système de domination, de spoliation, et d’humiliation.

Les souvenirs refont surface, mon combat retrouve tout son sens. Vous pouvez compter sur moi, je suis une femme debout. Le métissage est une chance pour la France. Je serai la présidente de la République de la France métissée. Je souhaite une république accueillante à tous les siens et qui ne tolère plus aucune discrimination“.

La candidate socialiste avait rencontré auparavant Aimé Césaire, ancien homme fort de la Martinique. Celui-ci a salué vendredi le retour au pays de Ségolène Royal à l’issue d’un entretien à Fort-de-France. Il lui a exprimé sa “confiance“.

Je suis très ému d’avoir une petite Martiniquaise de retour sur l’île où “elle a passé trois ans de sa vie dans son enfance“.

Aimé Césaire a ensuite raccompagné Ségolène Royal sur le perron, sous les acclamations de 200 sympathisants aux cris de “Ségolène présidente ! Ségolène présidente !“.

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La Martinique est inquiète. Nous sommes dans un monde nouveau, il faut une politique nouvelle, avec des fondements précis: la liberté, l’égalité, la fraternité et je me permets d’ajouter l’identité, car il y a une identité martiniquaise“, a poursuivi le fondateur du Parti progressiste martiniquais (PPM, autonomiste).

Nous vous faisons confiance, vous nous apportez la confiance, et je me permets l’espérance“, a-t-il ajouté. Il lui a offert son oeuvre “Poésie” avec comme dédicace: “A Ségolène Royal qui représente pour nous l’espérance, pour lui dire notre confiance dans la Martiniquaise qu’elle a failli être“.

Ségolène Royal s’est dite “profondément touchée de l’accueil. C’est un grand bonheur d’être dans une ville où j’ai grandi et passé trois années de mon enfance. Je retiens votre message de liberté, d’égalité, de fraternité et d’identité culturelle, et aussi le rayonnement de votre pensée sur les valeurs fondamentales qui nous unissent“.

Serge Letchimy, président du PPM, a lui aussi apporté un soutien clair à Ségolène Royal. “Nous te soutenons fortement, massivement. Nous nous mobiliserons pour que tu accèdes aux responsabilités suprêmes“.

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Les outres-mers ne sont pas périphériques mais au centre d’une question majeure pour la France

Ségolène Royal visite la Guadeloupe après la Martinique.

Ségolène Royal est arrivée samedi à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. L’occasion de rappeler l’attachement de la France à ses îles.

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Je veux affirmer ici, sur cette terre de Guadeloupe, fière et attachée à son identité, que les outres-mers ne sont pas périphériques mais au centre d’une question majeure pour la France : s’accepter fière et riche de sa diversité.

La Guadeloupe et la Martinique sont des actrices de l’Histoire de France, parfois depuis plus longtemps que certains territoires de métropole (…) y compris en payant l’impôt du sang.

Ce passé et ce présent nous obligent et m’obligent“.


 

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F
Nous ne pouvons que nous réjouir de savoir que Ségolène ROYAL a rencontré, à Fort de France, Aimé CESAIRE. Aimé Césaire, ce poète Martiniquais dont André BRETON, écrivain et poète Français (1896/1966), écrivit : « Aimé Césaire est un Noir qui est non seulement un Noir ; mais tout l’homme, qui en exprime toutes les interrogations, toutes les angoisses, tous les espoirs et toutes les extases, et qui s’imposera de plus en plus à moi comme le prototype de la dignité ». Oui, il me plaît vraiment de constater, un peu plus chaque jour, que Mme Ségolène ROYAL est porteuse de cette dignité humaine tant souhaitée!
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