Ségolène Royal : Je mesure ma responsabilité éminente, extraordinaire

Publié le par comités 11

“C’est un moment très important, d’abord dans une vie” : officiellement proclamée candidate pour l’Elysée par le Conseil constitutionnel lundi, Ségolène Royal a dit mesurer sa “responsabilité éminente, extraordinaire”, voyant là une sorte de consécration au terme d’une “histoire presque incroyable”.

Une étape qui ouvre selon elle une “nouvelle phase de campagne”.

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“C’est un événement extrêmement fort, ce n’est pas du tout quelque chose d’anodin, c’est quelque chose qui engage”, a-t-elle jugé.

“C’est d’avoir à porter une cause, d’avoir à réussir cette dernière ligne droite, d’avoir à remporter la victoire ( …), de porter l’espérance de millions de gens et d’être solennellement désignée pour ça, pour faire gagner la gauche”.

“Je mesure toute la solennité”.

Visiblement émue, elle a confié qu’il s’agissait d’un “moment très important, d’abord dans une vie, dans un itinéraire personnel, parce que je vois d’où je viens et où je suis aujourd’hui.

C’est une histoire presque incroyable et en même temps c’est aussi la prise de conscience ( …) d’une responsabilité éminente, extraordinaire, le sentiment qu’il y a des millions et des millions de gens qui attendent de voir ce qui va se passer, des millions d’électeurs de gauche aussi qui attendent de savoir si le changement va s’opérer”.

“Il aurait pu se passer des choses entre ma désignation par le parti et la proclamation des candidats par le Conseil constitutionnel”, a-t-elle glissé, sibylline.

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par Pernsyl (illustrateur de Trèbes)

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“Il peut toujours se passer des choses”, a-t-elle poursuivi, évoquant des “aléas possibles” plutôt qu’un “manque de signatures” de parrainage.

Pour elle, cette étape ouvre une “nouvelle phase de campagne” qui est “tout à fait cruciale”.

“A partir du moment où la liste des candidats va être publiée, il va y avoir une mutation psychologique chez les électeurs, qui vont maintenant avoir une écoute encore plus aiguë que celle qu’ils ont aujourd’hui”, a-t-elle analysé.

“Il va y avoir un rythme accéléré”.

Ségolène Royal, qui revendique sa “liberté”, juge que cette étape “valide” le fait qu’elle est maintenant “entièrement tournée vers les Français”.

“On entre là dans le fonctionnement des institutions au-delà des partis politiques”, a-t-elle considéré.

Dans la dernière ligne droite, elle devrait donc “intensifier” sa présence.

AP

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La France doit conserver le souvenir des heures douloureuses de cette guerre et honorer ceux qui y ont laissé leur vie

Ségolène Royal salue la mémoire des combattants Algériens :

A l’occasion du 45è anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie, Ségolène Royal rappelle que «La France doit conserver le souvenir des heures douloureuses de cette guerre et honorer ceux qui y ont laissé leur vie“.

Elle “entend également rappeler à cette occasion l’importance qu’elle attache à la force des liens qui unissent la France et l’Algérie, dont l’histoire commune doit servir de socle à un projet ambitieux de coopération méditerranéenne“.

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Au terme d’une longue querelle entre des associations d’anciens combattants, le gouvernement a décidé par un décret de 2003 de fixer la commémoration au 5 décembre, date de l’inauguration en 2002 par Jacques Chirac du “mémorial national” du quai Branly à Paris, dédié aux victimes de ce conflit.

Plusieurs organisations, dont la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca, 370.000 adhérents), et l’Association républicaine des Anciens combattants et victimes de guerre (Arac, 100.000 membres), ont toutefois rejeté cette date de compromis, estimant que “seule la date historique du 19 mars, anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie, peut convenir pour un tel hommage“.

La guerre d’Algérie, qui a duré plus de sept ans (1954-1962), a fait 500.000 morts dont environ 27.500 soldats français.

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Rien ne serait pire que de traduire la dette par de l’immobilisme

Ségolène Royal invitée de “Complément d’enquête” :

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Ségolène Royal évoque d’abord la dette : “Les Français sont très inquiets, ils ont compris que nous n’avions pas le droit de transmettre à la génération future la charge de cette dette.

Et en même temps rien ne serait pire que de traduire cette dette par finalement de l’immobilisme. Autrement dit le choix politique qui doit être fait aujourd’hui c’est quelles sont les bonnes dépenses pour résorber la dette.

Autrement dit quelles dépenses … il ne faut pas se replier, il ne faut pas dire : on arrête de bouger, parce qu’au contraire, à ce moment là l’immobilise va nous enfoncer dans la dette et dans la régression.

Au contraire, il faut se dire et c’est ce que je fais dans le pacte présidentiel c’ est-à-dire j’investit dans les endroits qui vont permettre d’avoir un retour sur investissement et donc de résorber la dette, comme l’ont fait d’autres pays avec succès, c’est-à-dire l’investissement dans quoi ?

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Dans la matière grise, dans la formation professionnelle, dans l’emploi pour els jeunes et autrement dit c’est le recul du chômage qui va permettre de faire rentrer les cotisations et donc de faire reculer la dette”.

Sur le service public, elle précise : “Ca ne me choque pas du tout que des médecins puissent avoir sur une partie de leur temps libre une clientèle privée, pourquoi ?

Parce qu’il faut maintenir dans l’hôpital public les meilleurs médecins, or je connais une ville où il y a un hôpital public et en face une clinique privée, il suffit de traverser la rue pour que le salaire du médecin passe du simple au quadruple.

Il faut donc trouver des solutions mixtes, d’équilibre à condition que personne ne puisse être … Aucun malade ne puisse être sélectionné par l’argent pour accéder aux meilleurs soins.

Et en général les médecins du secteur public qui ont leur conscience professionnelle pour eux soient à égalité de qualité, ce qui peuvent payer et ceux qui ne peuvent pas payer”.

“Moi je suis pour le maintien des services publics mais pour leur réforme en mettant les agents publics là où c’est nécessaire et en réformant profondément l’Etat qui est beaucoup trop centralisé, beaucoup trop hypertrophié, donc ce que je veux par une nouvelle vague de décentralisation c’est mettre les agents publics sur le territoire au plus près des besoins des gens, et c’est d’autre part remettre de l’Etat là où il a disparu, c’est-à-dire en milieu rural, pour maintenir les services publics, dans les quartiers populaires où il faut renforcer notamment la police de quartier.

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Je veux créer des dispensaires de proximité parce qu’il y a des gens qui sont très éloignés de l’accès aux soins et ça coûte deux fois plus cher d’attendre que la santé se dégrade pour ensuite la réparer”.

“Mon programme ne coûte pas 50 milliards, puisqu’il y a 15 milliards d’économie.

C’est-à-dire je pense que premièrement il faut réduire le train de vie de l’Etat, supprimer les dépenses inutiles et parmi l’ensemble des candidats je suis la seule à en avoir fait la preuve puisque je l’ai fait à la tête de la région que je préside et donc je sais que c’est possible.

J’ai réduit le train de vie de la région, j’ai fait des économies, j’ai baissé la dette, entendez moi bien, j’ai baissé la dette dans ma région, et sans augmenter les impôts et tout en finançant les avions nouvelles d’avenir, c’est-à-dire la formation professionnelle, la recherche, les emplois tremplin pour les jeunes. Et donc c’est possible”.

“Il faut alléger l’Etat central. Parce qu’il y a aujourd’hui beaucoup de gaspillage à cause des doublons, l’Etat fait des choses qu’il ne devrait pas faire, les régions se superposent avec un certain nombre de compétences parce que la loi de décentralisation Raffarin a été très mal faite, on le vit tous les jours, on a des transferts de charges sans avoir les ressources correspondantes”.

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Ségolène Royal rappelle sa volonté de mettre en place une VIème République : “La réforme institutionnelle que je ferais c’est qu’il n’y aura plus qu’une seule structure qui sera chef de file d’un projet.

Et je demanderais aux notables de cesser de vouloir de se mêler de tout. Donc il y aura un chef de file, un seul guichet, qui sera responsable tout seul du montage administratif du dossier et donc ce sera à la fois plus rapide, et plus économe”.

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«L’égalité de droits pour les couples de même sexe» comporte évidemment le mariage et l’adoption !

Ségolène Royal interviewée par Têtu :

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Les homosexuels se sont exprimés” dans les 6 000 débats participatifs explique Ségolène Royal “pour faire part de leur vécu, de leurs propositions et de leurs attentes. Je sais aussi que des «Cafés Ségolène» ont été organisés par l’association Homosexualités et socialisme”.

À la lecture des comptes rendus de tous ces échanges, j’ai perçu dans les interrogations une forte demande en faveur d’une société qui ne les rejette plus, que ce soit au sein de leur famille, au travail ou à l’école.

Une société qui leur assure respect et protection contre les violences homophobes ou les traitements discriminatoires, certes, mais aussi tout simplement contre les comportements insultants, de rejet ou d’incompréhension.

Sur les 135 000 contributions postées sur mon site Internet Désirs d’avenir, les homosexuels ont activement participé au forum «Construire sa vie» en appelant à la reconnaissance de leur droit à mener une vie d’adolescent, d’élève ou d’étudiant, une vie professionnelle, conjugale ou familiale qui soit une vie «comme celle des autres“.

Interrogée sur son plan de lutte contre les discriminations «l’égalité de droits pour les couples de même sexe», Ségolène Royal répond : “l’égalité de droits pour les couples de même sexe comporte évidemment le mariage et l’adoption !

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Cette notion est cependant plus large, puisqu’elle concerne aussi toutes les réformes qui porteront sur le couple et, plus largement, sur les droits familiaux, sociaux, fiscaux, successoraux, etc…

Je me suis ainsi, déjà prononcée pour qu’à l’occasion de la réévaluation prochaine de la loi de bioéthique, la demande formulée par les couples de femmes d’accéder à l’assistance médicale à la procréation soit examinée avec attention”.

Elle s’oppose à la proposition de certains élus de créer un nouveau contrat, séparé du Pacs, qui serait une union civile pour les homosexuels : “à une telle proposition qui, parce qu’elle serait «réservée» à une catégorie de la population, me semble imprégnée d’une logique communautariste et discriminatoire.

Le Pacs, voté par la gauche et dont, au demeurant, le succès ne se dément pas – plus de 500 000 Français ont conclu un Pacs depuis 1999 –, avait déjà rejeté cette logique en offrant une nouvelle forme de conjugalité ouverte à tous. Son succès confirme la justesse de cette approche”.

Face aux nombreux suicides d’homosexuels victimes de discrimination, “L’impératif est de faire de la lutte contre les discriminations, auxquelles les jeunes sont extrêmement sensibles et qui peuvent les conduire au suicide ou à des comportements à risques – et de la fin de ces discriminations –, un enjeu éducatif.

C’est ce que j’ai commencé à faire en qualité de ministre de l’Enseignement scolaire lorsque j’ai inscrit la question de la lutte contre l’homophobie dans les instructions officielles.

Ces actions devront être reprises avec détermination en mobilisant l’ensemble des acteurs de la communauté éducative : direction des établissements, enseignants, personnels et, bien sûr, élèves et parents, à travers leurs associations.

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Les adolescents découvrant ou s’interrogeant sur leur orientation sexuelle doivent, au plus tôt, pouvoir être accompagnés et soutenus en cas de besoin afin de ne pas se trouver confrontés, dans la solitude, au rejet de leur famille ou de leur entourage.

Dans le Pacte présidentiel que je propose aux Français, deux engagements vont en ce sens : l’intégration au cursus scolaire d’un programme d’éducation au respect de l’autre ainsi que le renforcement de la présence d’adultes dans les établissements, avec la dotation d’un poste d’infirmière et d’assistante sociale à temps plein.

Enfin, le développement de la médiation familiale, à laquelle je crois beaucoup, sera de nature à faciliter l’apaisement des conflits, une meilleure compréhension et un retour du dialogue entre parents et adolescents“.

Sur le rôle que doit jouer la France sur un plan international contre la pénalisation de l’homosexualité, la candidate socialiste est claire : “J’ai signé la pétition du comité Idaho qui fait un travail considérable en faveur de la reconnaissance de la Journée mondiale contre l’homophobie et de la dépénalisation de l’homosexualité. Je veux l’en saluer ici.

La France doit retrouver son rôle moteur sur la scène internationale et renouer avec sa vocation en matière de défense des droits humains.

Si les Français me font confiance, elle agira dans toutes les instances où elle est présente pour promouvoir l’universalité de sa conception de l’égalité : égalité entre les peuples, égalité entre hommes et femmes et égalité des sexualités.

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Ce combat passe par la condamnation ferme et explicite de la pénalisation de l’homosexualité partout où elle existe.

Un soutien sera également apporté aux initiatives internationales en faveur d’une reconnaissance formelle de l’égalité des droits des homosexuels”.


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