Metz : La “force sereine” face à la “brutalité” de Sarkozy

Publié le par comités 11

A onze jours du premier tour de la présidentielle, Ségolène Royal se pose en “force sereine” face à la “brutalité agitée” de Nicolas Sarkozy.

Lors d’un meeting à Metz, la candidate socialiste a partagé son temps de parole entre une critique du projet de de l’UMP d’une part et sa vision de la politique étrangère, domaine réservé du chef de l’Etat, de l’autre.

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En arrivant sur la scène des “Arènes de Metz”, la présidente de Poitou-Charentes a salué ses “frères et soeurs” de Lorraine, où elle a grandi et fait ses études.

“Si je suis ici ce soir, c’est grâce à l’école de la République”, a-t-elle déclaré devant plus de 4.000 personnes venues de toute la région en évoquant sa famille “où les traditions faisaient que les filles n’étaient pas aidées à aller au-delà d’un certain niveau”.

A Bordeaux la semaine dernière, la candidate de gauche avait annoncé son intention de ne plus répondre aux attaques personnelles de la droite, de se consacrer à la bataille projet contre projet.

“Moi je vous propose de réformer avec vous la France sans brutalité. Je suis la force sereine d’un changement efficace face à une brutalité agitée du passage en force”, a-t-elle affirmé mercredi soir.

“Allez convaincre les citoyens un par un avec ce projet, ces explications (…) avec cette bataille projet contre projet, idée contre idées, valeurs de construction contre valeurs de destruction”, a-t-elle exhorté devant un public d’où émergeaient drapeaux tricolores et européens.
“L’exercice solitaire du pouvoir qui sait tout”, “un avenir où tout s’achète”, “une santé à plusieurs vitesses” et “la loi de l’argent où l’échec paie comme on est au sommet”, c’est cela le projet de la droite pour la France selon Ségolène Royal.

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“ENSEMBLE TOUT EST POSSIBLE, MEME LE PIRE”

“Comme ils ne reculent devant rien pour se droitiser, comme avec eux tout est possible même le pire, les voilà maintenant qui proposent de traquer le gène de la délinquance chez les moins de trois ans et qui imputent à la fatalité biologique le suicide des adolescents dont on n’a pas su entendre la souffrance à temps”, a-t-elle dénoncé, rebondissant sur les propos de Nicolas Sarkozy sur l’origine génétique de la pédophilie et du suiccide des jeunes.

“Ils sèment la méfiance, antichambre de la haine. Moi je veux une France de la paix civile”, a-t-elle déclaré. Son discours d’une heure a été interrompu à plusieurs reprises par des jeunes criant “Ségolène présidente” ou entonnant une parodie du tube de l’été “Zidane il a frappé”.

Sarko y va craquer, Ségo elle va marquer”, ont-ils assuré en rythme et hilares sous l’oeil réprobateur de la candidate. “On écoute un petit peu et puis après on va applaudir”, a-t-elle expliqué sur un ton de maîtresse d’école.

Elle s’en est de nouveau prise à l’ancien coprésident d’EADS Noël Forgeard, nommé avec l’aide de Jacques Chirac à la tête du groupe franco-allemand d’aéronautique et parti en raison des retards de l’A380 avec plus de huit millions d’euros d’indemnités.

“Oui ou non faut-il qu’il rende cet argent aux salariés parce que lorsqu’il y a des comportements aussi insupportables, aussi provocateurs, alors c’est la paix sociale qui est menacée? Il faut rendre l’argent”, a affirmé la candidate.

Jeudi, la candidate revient sur les traces de son enfance avec une visite à Chamagne, un village des Vosges, où elle a vécu enfant après les affectations de son père au Sénégal et en Martinique. Le comité de soutien local de la candidate socialiste y a été créé par deux de ses frères, Paul et Antoine.

Ségolène Royal doit tenir un meeting dans la soirée à Besançon avant une dernière étape vendredi entre Belfort et Mulhouse.

Dans le fief de Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du Mouvement des citoyens qui s’est rangé derrière elle pour la présidentielle, elle doit aller à la rencontre des ouvriers de l’usine Alstom de la ville, qui produisent les motrices du TGV-Est.

Synthèse par Segolene2007.com (source Reuters)

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Allez faire connaître ces nouvelles règles que je vous propose, cet idéal que je veux construire avec vous

Ségolène Royal en meeting à Metz :

Oui, je reviens dans mon pays de Lorraine, et je suis ce soir particulièrement émue. Demain, je serai dans mon village, à Chamagne, où j’ai passé mon enfance et toute mon adolescence, mon collège à Charmes, dans ce chef-lieu de canton, Épinal pour le lycée, Nancy pour l’université. Bref, c’est pour cela que je vous appelle mes frères et mes sœurs car, sans vous, sans la Lorraine, je ne serais pas devant vous ce soir.

Elle développe devant des milliers de personnes sa vision de la France : La France présidente, c’est ma façon de dire aux Français : oui, vous allez devoir choisir, je l’ai dit tout à l’heure, entre d’un côté la France des clans, celle des puissances de l’argent, du cac 40 et du MEDEF, celle de l’État confisqué par un seul parti, l’UMP, la France des divisions et des oppositions exacerbées qui nous dressent les uns contre les autres, ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas, ceux qui peuvent payer des retraites par capitalisation et ceux qui ne le pourront pas, ceux qui auront les moyens de se soigner et ceux qui ne les auront pas, ceux qui peuvent choisir l’école de leurs enfants et ceux qui n’y songent même pas, celle qui oppose les immigrés d’hier contre ceux d’aujourd’hui, et la liste serait sans fin. Mais ces oppositions-là, c’est une France qui ne marche pas, et c’est une France qui, tôt ou tard, explosera.

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La France présidente, c’est la France du pouvoir d’achat défendu et celle qui lutte contre les abus bancaires, contre ces surtarifications bancaires insupportables et qui plongent les familles dans l’endettement.

Oui, ces tarifications seront contrôlées. Oui, nous protégerons les familles contre le surendettement et contre l’endettement. Oui, nous mettrons fin à ces abus qui font qu’aujourd’hui, les banques font leurs bénéfices sur le dos des plus fragiles et des plus modestes.

La France présidente, c’est aussi celle qui investit dans la formation et dans la qualification et dans la matière grise à tous les âges de la vie. C’est celle qui tiendra pour chacun la promesse de l’égalité scolaire, je l’ai dit tout à l’heure.

La France présidente prendra tous les moyens de remettre l’école au cœur de tout et en avant de tout, car l’école est le cœur battant de la République.

La France présidente apportera aux enseignants la reconnaissance du pays et les moyens d’accomplir leur mission, et la reconnaissance du respect qui leur est due.

La France présidente saura pousser chaque élève, depuis la maternelle jusqu’au baccalauréat ou jusqu’à la formation professionnelle, à donner le meilleur de lui-même, à ne pas restreindre ses ambitions, et fera en sorte qu’à chaque étape, le soutien personnalisé dont un enfant et un adolescent a besoin lui soit donné gratuitement, et cela dès la prochaine rentrée scolaire. C’est le soutien scolaire individualisé.

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La France présidente, c’est celle qui prend le parti pris de répondre à la crise du logement, avec le bouclier logement inclus dans le projet, dans le pacte présidentiel que je vous propose. C’est celle qui sécurise les locataires en créant le service public de la caution, c’est celle qui est capable de tenir sa parole et de construire les 120 000 logements sociaux par an et de les répartir harmonieusement sur l’ensemble du territoire.

C’est celle qui lutte contre la spéculation foncière et immobilière qui empêche aujourd’hui de plus en plus de familles de se loger dignement.

Et puis la France présidente, c’est celle qui va s’engager et qui va engager l’Europe avec elle dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la protection de la planète.

Je suis venue vous parler tout simplement, tout grandement de la France, de celle que nous voulons bâtir ensemble. Je compte maintenant sur chacun et sur chacune d’entre vous, dans cette assemblée chaleureuse, pour faire comprendre à votre tour l’enjeu dont il s’agit : le choix qui s’offre aux Français.

On nous dit qu’il y a encore plus de 18 millions d’électeurs indécis. Je respecte cette indécision. Je crois que les Français ont compris que ce choix était très important, qu’une page de l’histoire allait s’écrire, que ce choix allait engager la France pas seulement pour les cinq années qui viennent, mais sans doute, vous l’avez compris, avec la profondeur et la divergence des valeurs et des visions, vous l’avez compris sans doute, pour une génération.

Alors je compte sur chacun et sur chacune d’entre vous. Allez convaincre les citoyens un par un, avec ce projet, avec cette explication, avec ce choix, avec ces enjeux, avec cette bataille, projets contre projets, idées contre idées, valeurs de construction contre valeurs de destruction. Allez faire connaître ces nouvelles règles que je vous propose, cet idéal que je veux construire avec vous.

Lire l’intégralité du discours … presse-petit.jpg


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