Les propositions fiscales de N. Sarkozy

Publié le par comités 11

Nicolas Sarkozy a avancé lundi des propositions fiscales. Elles révèlent une amnésie par rapport au bilan des gouvernements depuis 2002 et confirment des choix marqués par l’injustice.

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D’abord, l’amnésie, c’est le gouvernement, dont il est le numéro deux, qui a :

• augmenté les prélèvements obligatoires : ils sont passés de 43,1% à 44 % du PIB entre 2004 et 2005, soit une ponction supplémentaire de 17 milliards d’euros ;

• élevé les prélèvements pesant sur le travail : création d’une taxe de financement du Lundi de pentecôte, relèvements multiples de la CSG, versement anticipé de l’impôt sur les sociétés , …

• abaissé l’impôt acquitté par les plus fortunés au détriment des bas revenus : 70% des baisses de l’impôt sur le revenu sont allées aux 10% les plus aisés ;

• échoué sur le front de l’emploi et de la précarité : depuis 2002, la France créé dix fois moins d’emplois (38.000/an) que sous la précédente législature (360.000/an), ceux-ci étant deux fois plus précaires (la part des CDD et de l’intérim représente 78% des intentions d’embauche en 2006, contre 35% en 2000).

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Les dernières propositions de Nicolas Sarkozy ne marquent pas une rupture avec cette politique, mais bel et bien son prolongement, puisqu’il propose :

• la suppression des cotisations sociales et de la fiscalité pesant sur les heures supplémentaires. Cette mesure, dont le coût est élevée (4,6 milliards d’euros par an) risque d’être préjudiciable à l’emploi : les entreprises seront incitées à recourir aux heures supplémentaires et non à embaucher, et ce sur la base d’un tarif inférieur à celui actuellement en vigueur ;

• la fin des droits de successions. Cette proposition favorisera les 20 % les plus fortunés, qui sont les seuls à acquitter des droits de successions : le patrimoine d’un personne avec trois enfants est aujourd’hui exonéré de droits de succession en ligne directe s’il sa valeur est égale ou inférieure à 226.000 euros. Si l’on prend aussi en compte l’abaissement à 50 % du bouclier fiscal qui réduira l’ISF à portion congrue, son projet favorise la rente et non le travail ;

• la réduction massive du nombre de fonctionnaires et des dépenses de santé, par la création d’une franchise par famille. Ces propositions libérales feront deux victimes : l’action publique et la lutte contre les inégalités sociales et territoriales.

Le Parti Socialiste dénonce les postures et les discours d’un candidat qui emprunte à sa famille politique ce qu’elle a de plus discutable : le fond idéologique d’Édouard Balladur et les méthodes de campagne de Jacques Chirac.

 

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