Visite de Ségolène Royal au salon de l’agriculture

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Au salon de l’agriculture, Royal veut stopper les concessions à l’OMC

Ségolène Royal a affirmé samedi en visitant le salon de l’agriculture que la France ne devait “plus faire de concessions” en matière agricole à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) tant que les productions étrangères ne présenteront pas les mêmes garanties qu’en France.

La candidate socialiste à l’élection présidentielle a passé un peu moins de trois heures au salon de la porte de Versailles, limitant sa visite au pavillon consacré à l’élevage au milieu d’un public de curieux, réservés pour la plupart, plutôt que de sympathisants.

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Présidente d’un région rurale, le Poitou-Charentes, elle a exprimé sa “reconnaissance” à “la profession agricole, qui a déjà fait beaucoup d’efforts, notamment les éleveurs” en matière de sécurité sanitaire.

“Ce sont les paysans qui permettent le maintien des identités rurales et des paysages”, a-t-elle aussi fait valoir.

Mais Ségolène Royal, sensible depuis longtemps à la préservation de l’environnement - elle fut ministre en charge de ce secteur en 1992-1993 -, a estimé également que “tout ne va pas bien” en milieu rural, à cause, entre autres, de “la pollution de l’eau et des nappes phréatiques”.

Sans mettre en cause explicitement la responsabilité des agriculteurs, elle a rappelé que “la loi sur l’eau sera revue” si elle gagne l’élection présidentielle pour mieux parer aux risques de pollution des eaux et donc aux risques sanitaires.

La candidate PS a dit sentir les agriculteurs “inquiets” du changement des règles de la politique agricole commune (PAC) et s’est voulue rassurante en s’engageant à “préparer avec eux la réforme de la PAC”.

Ségolène Royal s’est dite soucieuse de protéger les intérêts des agriculteurs français dans ce domaine, comme Nicolas Sarkozy la veille.

Faisant remarquer que ce sont eux qui subissent “les contrôles sanitaires les plus avancés” de leurs exploitations, la députée des Deux-Sèvres a demandé “que la France n’accepte plus de concessions” en matière agricole à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) “tant que les productions étrangères ne présenteront pas les mêmes garanties qu’en France”.

“Je n’accepte pas que d’autres pays puissent exporter leur viande en France alors que les contrôles sanitaires ne sont pas de même qualité”, a lancé la candidate, citant “l’Amérique du sud”.

A son arrivée, Ségolène Royal avait pris son petit-déjeuner avec des éleveurs et le président de la FNSEA Jean-Michel Lemetayer. Ils l’ont régalée d’un filet de charolais, qu’elle a mangé de bon appétit, avec deux verres de vin.

Dans les allées, les curieux se pressaient pour serrer la main de la candidate socialiste ou la prendre en photo.

A grand-peine, en raison du service d’ordre nombreux et de la meute de photographes et cameramen qui la précédait.

Ségolène Royal a goûté au chablis offert par un producteur bourguignon et dégusté des fromages. Les photographes ont pu saisir l’image de la candidate, caressant une vache ou tenant dans ses bras un agneau.

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Ce sont les paysans qui permettent le maintien des identités rurales et des paysages

Après s’être entretenue avec des éleveurs et le président de la FNSEA Jean-Michel Lemetayer, Ségolène Royal exprime sa “reconnaissance” à “la profession agricole, qui a déjà fait beaucoup d’efforts, notamment les éleveurs” en matière de sécurité sanitaire.

Ce sont les paysans qui permettent le maintien des identités rurales et des paysages“.

Elle estime également que “tout ne va pas bien” en milieu rural, à cause, entre autres, de “la pollution de l’eau et des nappes phréatiques” et rappelle que “la loi sur l’eau sera revue” si elle gagne l’élection présidentielle, pour mieux parer aux risques de pollutions des eaux et donc aux risques sanitaires.

Ségolène Royal sent les agriculteurs “inquiets” du changement des règles de la Politique Agricole Commune. Elle s’engage à “préparer avec eux la réforme de la PAC“.

Faisant remarquer que ce sont eux qui subissent “les contrôles sanitaires les plus avancés” de leurs exploitations, elle demande “que la France n’accepte plus de concessions” en matière agricole à l’Organisation Mondiale du Commerce “tant que les productions étrangères ne présenteront pas les mêmes garanties qu’en France“.

Je n’accepte pas que d’autres pays puissent exporter leur viande en France alors que les contrôles sanitaires ne sont pas de même qualité“.

Lorsque nous aurons la garantie que les autres pays, et notamment l’Amérique du sud qui est en concurrence frontale avec l’élevage français, appliquent les mêmes normes de garantie sanitaires, nous verrons ce que nous pourrons faire“, déclare Ségolène Royal, promettant d’être “particulièrement vigilante” sur cette question si elle est élue.

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La candidate socialiste est revenue sur la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l’immigration et l’identité nationale “Je trouve assez ignoble de faire cet amalgame entre l’identité française et les travailleurs immigrés, étrangers qui viennent ici pour contribuer à la croissance économique et qui, je le rappelle quand même, viennent à la demande des entreprises“.

Elle dénonce dans ces propos “une confusion malheureuse“. “Jamais les travailleurs immigrés n’ont menacé l’identité française. Au contraire, les immigrés réguliers, qui sont demandés par les entreprises, viennent en France souvent faire un travail que les Français ne veulent pas faire“.

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Ségolène Royal pour la mise en place rapide d’une réforme de la PAC

Ségolène Royal appelle à dépasser les déclarations de principe sur les négociations agricoles à l’OMC et à mettre, par ailleurs, en place assez rapidement une réforme de la PAC.

La candidate socialiste à l’élection présidentielle a été interrogée lors d’une visite au Salon de l’Agriculture sur le bilan du président Jacques Chirac en matière agricole.

“Il faut reconnaître qu’il a quand même un bon contact avec les agriculteurs (…) mais en même temps tous les chantiers sont devant nous.

Rien n’est réglé”, a-t-elle déclaré lors d’un bref point de presse, après avoir partagé un petit-déjeuner avec des éleveurs de viande bovine.

S’agissant des négociations à l’Organisation mondiale du commerce, elle y a vu “un problème extrêmement chaud, extrêmement urgent”.

“Aujourd’hui, il y a des déclarations de principe mais il va falloir obtenir des résultats”, a estimé la présidente de la région Poitou-Charentes.

Le Premier ministre, Dominique de Villepin, lors de sa propre visite au Salon de l’agriculture lundi dernier, avait déclaré que la France cherchait à ramener “du bon sens” dans les négociations en cours et aucunement à les bloquer.

Ségolène Royal a dit, pour sa part, vouloir “faire en sorte que la France obtienne impérativement de ne plus faire de concessions pour protéger son agriculture”.

La réduction des subventions à l’agriculture en Europe et aux Etats-Unis et la baisse des droits de douanes industriels appliqués par les pays émergents du G-20 sont les deux principaux points de blocage qui empêchent de sortir le cycle de négociations de Doha de l’impasse dans laquelle il se trouve.

A propos de la réforme de la Politique agricole commune, la candidate socialiste à l’Elysée l’a jugée “difficile”.

“Il va falloir la mettre en place assez rapidement pour que les agriculteurs puissent anticiper”, a-t-elle dit. “Je sens que les agriculteurs sont inquiets, ils ont peur du changement des règles.

C’est dès maintenant que nous devons préparer avec eux cette réforme de la PAC”.

NOUS LAISSER RESPIRER

Dans son “pacte présidentiel”, Ségolène Royal prône une meilleure articulation entre agriculture et environnement et se prononce pour une réforme des aides agricoles européennes afin de favoriser une diversification de l’agriculture, notamment biologique.

Elue d’une circonscription agricole des Deux-Sèvres depuis 20 ans, elle déplore que “70% des aides” aillent à “30% des exploitants”.

Le budget de la PAC a été sanctuarisé pour la période 2007-2013 après un accord acquis in extremis en 2002 entre la France et l’Allemagne.

Face à l’intransigeance britannique, Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont obtenu que les dépenses agricoles soient plafonnées à leur niveau de 2006, en contrepartie d’un engagement que la PAC demeurerait inchangée d’ici 2013.

“Surtout, ne rebadigeonnez pas (l’accord) en 2008″, a imploré un éleveur de vaches limousines devant Ségolène Royal pendant le petit-déjeuner où elle a dégusté un steak de boeuf charolais. “Il faut nous laisser respirer jusqu’en 2013″, a-t-il plaidé.

Si elle est élue à l’Elysée en mai, Ségolène Royal s’appuiera sur le rapport d’étape prévu en 2008 pour engager la renégociation de la PAC, a cependant précisé Bruno Rebelle, son conseiller pour l’environnement qui l’accompagnait dans les allées du palais d’exposition de la Porte de Versailles.

Il faut “plus d’équité et de transparence dans l’attribution des aides et s’assurer que les politiques européennes servent une nouvelle orientation de l’agriculture”, a-t-il précisé.

Mardi à Berlin, Ségolène Royal a évoqué cette future réforme de la PAC lors de sa rencontre avec Angela Merkel.

“La France et l’Allemagne n’ont pas toujours été sur les mêmes positions”, a reconnu Bruno Rebelle, mais face à la chancelière allemande, la candidate socialiste “a pu expliquer la différence entre s’arc-bouter sur une PAC inchangée, ce qui a dressé l’ensemble des pays européens contre la France, et une renégociation”.

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Steak de charolais et charcuterie pour Ségolène Royal à l’heure des croissants

8 h 30 : Ségolène Royal attaque une belle pièce de steak de charolais. Dernière candidate à arpenter les allées de la “plus grande ferme de France”, la prétendante socialiste s’est essayée samedi au style Jacques Chirac, flattant le museau des vaches et dégustant sans faire la fine bouche charcuterie, fromages et vins de terroir.

L’occasion pour l’élue de la région Poitou-Charentes de démontrer qu’elle aussi en a à revendre côté bon sens paysan.

Arrivée à 8h au Salon de l’agriculture de la porte de Versailles, Ségolène Royal y est restée deux heures quarante cinq minutes.

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Et c’est par un viril petit-déjeuner qu’elle a débuté sa visite, attablée avec des éleveurs et professionnels de la viande, troquant les croissants pour de la charcuterie et un copieux steak de charolais “à point”.

Pas bégueule, la candidate du PS à la présidentielle ne se fait pas prier pour lever son verre de vin rouge Héritage du Haut-Poitou, cuvée 2005.

Je n’avais pas vu que c’était mon vin“, lance-t-elle tout sourire, bouteille en main.

Et ne cache pas son envie quand un éleveur limousin lui glisse qu’en 34 ans de Salon, il a gagné autant de prix : “34 campagnes gagnées, je ne pourrai jamais vous égaler!”

Alors que certaines de ses propositions sont susceptibles de froisser les agriculteurs - révision de la loi sur l’eau pour inclure le principe “pollueur-payeur”, moratoire sur les OGM -, l’ancienne ministre de l’Environnement (1992-93) leur dit sa “reconnaissance”.

“Il faut cesser d’être complexés, de se dire ‘on est accusés de tous les maux’”, réconforte-t-elle.

Un petit air de Jacques Chirac, vedette du Salon chaque année?

“Ce sont des sujets qu’elle connaît bien et qu’elle ne découvre pas en passant les portes du Salon”, pointe Bruno Rebelle, son conseiller environnement.

Qui verrait presque un signe du destin dans le fait que le président de la République a inauguré le Salon et qu’elle le referme : “les agriculteurs sont orphelins avec le départ de Chirac, c’est leur nouvelle maman”, rigole-t-il.

Coutumière du Salon, la députée des Deux-Sèvres et présidente de la région Poitou-Charentes ne s’est d’ailleurs pas privée de mettre en avant son goût pour la ruralité, créneau préempté par son rival UDF François Bayrou.

“J’ai vécu dans un village de 300 habitants jusqu’à l’âge de 18 ans et j’ai le sens des saisons”, confie-t-elle, “ça ne sert à rien de manger des fraises en hiver!”.

Quant à Jacques Chirac, “il faut reconnaître qu’il a quand même un bon contact avec les agriculteurs. Il aime ça. Moi aussi d’ailleurs”, concède-t-elle.

“Poussez pas ! La vache, c’est l’enfer!”, soupire, en nage, un des dix agents de sécurité chargés de veiller sur la candidate.

C’est sans surprise dans la cohue que Ségolène Royal a arpenté les allées, avec une prédilection affichée pour les animaux picto-charentais.

Et l’avocate du chabichou de caresser le museau de la vache parthenaise “Séguia”, 810 kilos, de cajoler un agneau, dégustant au passage jambon fumé, fromage poitevin et chablis.

“Elle a un très bon accueil”, souffle Patrick Mennucci, qui veille sur ses déplacements.

L’équipe de la candidate, qui craignait un accueil chahuté de jeunes UMP ou des jets d’oeuf, est soulagée. Ségolène Royal, elle, repart les bras chargés de victuailles : gigot d’agneau, côte de boeuf, meule de raclette, comté et eau-de-vie d’abricot entre autres cadeaux.

Source : AP



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